10/10/2012

32 Le lit de Procuste


Cette image animée est extraite du film "Misery" de Rob Reiner sorti en 1990 et adapté du roman eponyme de Stephen King. L'histoire peut se résumer ainsi : un romancier, Paul Sheldon, blessé dans un accident de voiture, voit sa vie tourner au cauchemar, quand l'infirmière qui le soigne, une de ses ferventes admiratrices, se révèle être une dangereuse psychopathe. Paul va tenter de trouver un moyen d'échapper à cet enfer.  Romancier à succès, Paul Sheldon est le créateur de la saga Misery, mais pour son dernier roman, il décide de faire mourir son personnage qui lui a apporté le succès afin de passer à autre chose. Après avoir fini d'écrire le dernier opus, il quitte le chalet où il se ressource. Au volant de sa voiture, une Mustang 1965, sous un blizzard, la visibilité sur la route étant presque nulle, il finit par avoir un accident de voiture et est secouru par Annie Wilkes, une infirmière, admiratrice de Misery. Gravement blessé, il est soigné par cette infirmière apparemment bienveillante, qui vit seule dans une maison isolée, mais Paul ne va pas tarder à voir sa convalescence tourner au cauchemar, quand Annie, lisant le dernier roman de Misery, découvre que son héroïne préférée meurt. Elle va alors le séquestrer afin qu'il écrive un nouveau livre, intitulé Le Retour de Misery, faisant revenir à la vie le personnage que Paul a voulu faire disparaître... Sur l'image on voit Annie Wilkes, incarnée par Kathy Bates brandir une masse qu'elle assène sur le pied droit de son prisonnier et patient Paul Sheldon, incarné à l'écran par James Caan. Le pied se tord sous la violence du choc : cette scène est particulièrement éprouvante pour le spectateur ! Cette image illustre le poeme "Le lit de Procuste" du Marginal Magnifique dans lequel le poète chante, clame, affirme sa volonté de ne pas entrer dans le moule, de ne pas céder au conformisme, de ne pas faire de compromissions quelles qu'elle soient. Il dit ainsi qu'il ne ce couche pas sur le lit de Procuste pour montrer qu'on ne peut pas le formater et du même coup fait allusion aux premiers vers du poeme ou il explique qu'il ne couche pas pour réussir. L'image tiree du film de Rob Reiner est dont parfaite pour illustrer les propos de l'excellent Marginal Magnifique !!!


Je ne couche pas pour réussir
Ni ne réussis pour coucher
Je suis au-dessus de tout ça

Zéro calcul mesquin à la base
J'agis sans compromissions
Avec calme cœur authenticité

On ne me conforme jamais
Encore moins m'uniformise
On m'a cent pour cent entier

Je ne dors pas chez Procuste
Ne m'allonge pas sur son lit
Je n'entre dans aucun moule


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32 commentaires:

  1. Jolies références, entre le mythe et Stephen King, c' est le bal des casse pieds! Belle trouvaille que le chiasme initial, et toujours cette intégrité admirable...Je t'envie car il m' arrive bien souvent de louvoyer dans la concession. Par contre j' estime au plus haut point ce mythe qui nous enseigne qu' on ne doit couper ni les pieds , ni la tête, ni...alouette d' un homme pour se mesurer à lui.

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    1. Je vois que j'ai affaire à une experte qui a reconnu la petite animation qui illustre le texte ! J'ai toujours bien aimé ce film... D'ailleurs je me demande si King ne s'est pas inspiré de la mythologie pour cette scène qui dans le livre est encore plus sévère : Annie Wilkes coupe un pied à la hache à son écrivain préféré dont elle prend soin avec tant d'amour !

      Oh, on "louvoie" tous plus ou moins, ce qui diffère sans doute c'est le degré et les raisons pour lesquelles on le fait... Des concessions on est bien obligé d'en faire ! Ce qui ne veut pas dire d'après moi que l'on doit se trahir...

      Et je suis sûr que tu préfères les hommes dans leur intégralité :-).

      Bonne journée !

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  2. Compagnon de la sincérité,libre en pensée,
    oui la vraie liberté,
    salut à toi et bonne soirée.

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    1. Si dur d'être libre, si dur... Mais soyons au moins intègres et sincères !

      Bonne soirée !

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  3. Mais si le mec est excatement de la bonne taille ! proCUL lui taille illico une pipe ! Ah, ah, ah !

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    1. Ha tu me fais marrer ! Non mais quel salaud ce Procuste, ça on nous le dit pas dans la mythologie. Heureusement que tu connais les dessous cachés de toute l'histoire !

      Au passage, tu vois que tu ne penses qu'à ça ;-).

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  4. Mais, en revanche, tu rentres dans unE moule ! Excuse-moi, je me marre !

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    1. Pas mal, pas mal, tu déclines, si t'en as d'autres envoie, j'aime bien :-)...

      Une moule, une moule, c'est vite dit... Encore faut-il qu'elle soit de qualité comme sa propriétaire, ce qui est rare, car les eaux produisent plutôt des animaux pas terribles !

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  5. Vous êtes toujours à la pointe de la technologie sur votre blog, cher Marginal ! Avec deux innovations cette fois : l’illustration animée et le lien intra-textuel. Et tout cela est très bien intégré, sans en faire trop, la classe ! J’ai toujours un peu regretté que vous ne vous soyez pas lancé dans la réalisation : cela aurait donné de la virtuosité à tous les niveaux !

    Avec Stephen King et « Misery », vous touchez une fibre profonde en moi, lorsque j’occupais ma pré-adolescence à lire des horreurs qui m’empêchaient de dormir. Quelle époque bénie, « Nirvana », « Iron Maiden », Stephen King, la Super Nintendo… Je m’égare et abuse de votre hospitalité, mais Stephen King c’est vraiment la madeleine de Proust pour moi. J’ai d’ailleurs essayé d’y revenir plus tard, la magie n’agissait plus…

    La métaphore de Procuste est très appropriée : la société nous maltraite pour nous faire entrer dans le moule. Si encore cette violence était justifiée, mais la société marche à l’envers, ne remplit plus ses missions et s’enfonce chaque jour davantage dans le chaos. Et comme vous faites bien de revendiquer votre indépendance, c’est la seule richesse, et sur ce plan vous êtes millionnaire !

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    1. Oh, merci pour les compliments concernant les aspects techniques, cher Laconique ! On essaie un peu de changer... Et je n'en fais pas trop, car le contexte a nécessité les innovations et non l'inverse. Puis vous conviendrez que cette petite image animée était trop superbe pour ne pas être intégrée ici !

      On a tendance à un peu oublier King depuis un moment, alors qu'il est indéniablement un génie dans son genre, un raconteur d'histoires exceptionnel, et plusieurs films adaptés de ses livres sont d'ailleurs très bons, comme ce "Misery" ou encore comme ce chef-d'oeuvre qu'est "Les Evadés". Peut-être tombe-t-il dans l'oubli aujourd'hui parce que son écriture et son univers correspondaient à une époque plus libre, moins consensuelle, plus authentique aussi, cette époque où nous jouions à la Super Nintendo...

      La société nous coupe tout pour qu'on entre dans le moule, même les burnes... Pour la "richesse de mon indépendance", je ne suis pas encore "millionnaire" malheureusement et suis encore lié par certaines contraintes matérielles, mais au niveau de l'esprit je me sens sans attaches et sans limites :-).

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  6. Super cette vidéo, qui, avec toute son ambiguïté, illustre bien le titre. Stephen King, avec son "Misery " a tenu en haleine bon nombre de personnes. Un fort cri d'affirmation de liberté, d'intégrité et d'indépendance dans ses choix, dans ce texte qui sonne comme un pamphlet sociologique. C'est pur comme les valeurs qu'il évoque et revendique et la critique est là latente lourde de toutes les compromissions humaines. Notre liberté de pensée est notre force qui fait de nous des êtres uniques et j'apprécie ta sincérité dans l'art que tu as de t'exprimer.

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    1. Cette image animée est effectivement très forte : elle va à l'essentiel !

      Quant à la liberté de pensée, c'est un trésor à faire fructifier.

      A bientôt.

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  7. Zéro calcul,juste sincère,
    primordial d'y être fidèle,du moins de s'approcher le plus souvent de ce comportement,
    salut à toi et bonne soirée.

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    1. Les calculs faussent la pureté des actes, les rendent mesquins !

      Bonne soirée.

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  8. Être soi en permanence cela devrait être la conduite de tout chacun cependant, certains avancent dans la vie telle des anguilles se faufilant pour atteindre la cime de leur ambition, prêts à faire des concessions ou à s´abaisser s´il le faut pour ne pas perdre de vue de leur objectif pur et dur!
    Bonne journée, bisous Ismeralda

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    1. Je pense qu'il faut être soi dans la limite du respect des autres, mais qu'il faut rester autant que possible intègre envers soi-même. Je crois qu'il y a plus de perte à atteindre ses objectifs en faisant trop de concessions avec soi-même que de gain en y arrivant dans ces conditions !

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  9. Toi que je ne connais pas, mais en qui je me reconnais, te lire fait travailler les neurones. "Misery", yes, je connaissais, par contre pour "Procuste", j'ai fait un petit travail de recherche. C'est perspicacement complexe, mais une fois trouvée la bonne équation, on est dans la lecture jubilatoire d'un ingénieux raisonnement. Le thème est grandement cerné.

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    1. Hé merci pour le commentaire, mais pas besoin de travail de recherche : si tu regardes bien, dans le poème, le nom de Procuste est coloré. Tout simplement parce que si l'on clique dessus il envoie sur une page d'explications !

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  10. La personnalité souffre beaucoup de faire trop de concessions!
    Bon après midi, bisous Ismeralda

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  11. Je dois avouer que je ne suis pas aussi "connaisseuse" que certains de tes lecteurs, j'ai donc lu avec plaisir les commentaires. Il est toujours bon de faire faire quelques efforts au cerveau.
    J'apprécie par contre ceux qui, comme toi, ne rentrent pas dans un moule mais qui aiment l'intégrité et la sincérité.
    Pour moi, Procuste c'était l'"ancêtre", l'inspirateur de l'Auberge Rouge.
    A bientôt.

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    1. Merci pour ce commentaire. Ce n'est pas un site de connaisseurs, au contraire, je souhaite que ce soit accessible : j'en ai marre de cette poésie élitiste qui, au final, à force d'être pleine de prétention, est devenu complètement dénuée de sens et a coupé les ponts avec les lecteurs.

      Ha, L'Auberge rouge ! Effectivement le lien est clair entre la mythologie et cette affaire criminelle. Tout simplement, je pense, parce que ce genre de criminalité consistant à détrousser, voire à tuer les voyageurs qui s'arrêtent dans une auberge, a toujours existé.
      J'adore le film de Claude Autant-Lara adapté de l'affaire éponyme ! La référence est plus ancienne que "Misery", mais ce film avec Fernandel vaut aussi son pesant de cacahuètes !

      Bonne soirée, à bientôt.

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  12. Tu es noble et intègre. Avais jamais entendu parler de Procuste. Du grand Magnifique et Joss the Boss aime. Un grand salut.

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  13. Quelle horreur que ce film tiré d'un roman de S. KIng, Misery! Ok, je comprends le rapport avec Procuste! Es-tu certain de ne rentrer dans aucun moule? Celui-la même de la non conformité?....mais, non, je te taquine, j'ai bien compris que tu mettais la liberté de penser et d''agir au dessus de tout!!!!!!Bonne soirée, Charlotte.

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    1. Ah, ça veut dire alors que tu as vu "Misery". C'est un très bon film, un peu glauque et sombre il faut l'avouer (il n'y a qu'à voir la scène choc qui illustre mon poème), comme toutes les histoires de Stephen King, mais très bon ! D'ailleurs, pas toutes les adaptations cinématographiques de cet auteur sont réussies, mais ce film fait partie des meilleures, comme "Carrie" ou encore le chef-d'œuvre que constitue "Les Évadés".

      Pour ce qui est "de ne rentrer dans aucun moule", je n'essaie pas de me distinguer à tout prix, mais simplement d'assumer qui je suis, ma personnalité, sans tout à fait réfléchir à l'image que je renvoie, "rebelle", "non conforme", ou autre.
      C'est vrai que je pourrais tomber dans le moule de la "non conformité" sinon, tu n'as pas tort, mais je crois que finalement, pour certaines choses, je le suis probablement, "conforme".

      Bonne soirée, Charlotte.

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  14. Faute avouée est à moitié pardonnée....rires! BOnne fin de journée à toi, C.

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