27/08/2012

24 Verdun


Cette image représente le champ de bataille de la bataille de Verdun : on peut y voir un paysage dévasté et fumant, avec au premier plan une tranchée à l'intérieur de laquelle se tiennent des hommes debout, armés et en uniforme, certains en train de courir. Le fait que la photo soit en noir et blanc ajoute encore à l'aspect désolé et morne du paysage; Quelques informations sur cette fameuse bataille afin de la resituer : La bataille de Verdun fut une bataille de la Première Guerre mondiale qui eut lieu du 21 février au 19 décembre 1916 près de Verdun en France, opposant les armées françaises et allemandes. Conçue par le général von Falkenhayn, commandant en chef de l'armée allemande, comme une bataille d'attrition pour « saigner à blanc l'armée française »1 sous un déluge d'obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l'attaquant : elle fit plus de 300 000 morts (163 000 soldats français et 143 000 allemands) et se termina par un retour à la situation antérieure. Elle n'en constitue pas moins une grande victoire défensive de l'armée française, jugée a posteriori par les Allemands comme de même nature que la victoire de l'armée rouge dans la bataille de Stalingrad. Parallèlement, de juillet à novembre, l'armée britannique ainsi que l'armée française seront engagées dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante.  Alors que, côté allemand, ce sont pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livreront toute la bataille, l'armée française fera passer à Verdun, par rotation, 70 % de ses Poilus, ce qui contribua à l'importance symbolique de cette bataille et à la renommée du général Pétain qui commanda la première partie de la bataille. C'est au général Nivelle que revint le mérite de l'enrayement définitif de l'offensive allemande (juin - juillet 1916), puis de la reconquête du terrain perdu entre octobre et novembre 1916 avec la récupération du fort de Douaumont, aidé en cela par son subordonné le général Mangin.  Rétrospectivement, Verdun apparaît comme le lieu d’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme s'est livré : l'artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre — et mourir — dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.  Verdun sera, comme la Somme, une terrible leçon que certains théoriciens militaires allemands sauront comprendre. L'immobilité du front, malgré les moyens engagés, est due à l'absence de moteur : en 1940, soumise au feu motorisé des panzers, Verdun tombera en 24 heures. Cette photo illustre le poème "Verdun" du Marginal Magnifique et établit un contraste fort avec le sujet anecdotique qui y est traité. En effet le Marginal Magnifique expose avec beaucoup d'humour et d'autodérision son mode de vie anarchique en ce qui concerne ses horaires de sommeil. Le titre du poème et la photo se justifient par le fail qu'il compare son visage au réveil au champ de bataille de Verdun, bataille célèbre pour son carnage, sa violence et la destruction engendrée.


Fouetter le cul de la mort
Farouchement je m'y emploie
Je me couche à pas d'heure
Je bouffe un melon entier
A deux heures trente du mat

Oui il faut des fruits dans la vie
Pour faire le plein de vitamines
Souvent on me dit t'as vu ta mine
Quand j'émerge lentement du lit
Cuit et heureux en plein après-midi

Je me regarde cool dans le miroir
Je suis prêt pour le tour du monde
Avec ces bagages sous mes yeux
La tronche en champ de bataille
Et ma gueule ressemble à Verdun   


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24 commentaires:

  1. Vraiment sympa ton poème: un style très original et une belle façon de faire face à la Vie :-)
    Bon après midi,bisous Ismeralda

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  2. Le nuiteux se reconnaît en ces mots,en cette poésie,
    vivre à l'envers du grand nombre est un exploit,presque une provocation !!,
    salut à toi et bonne soirée.

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    1. Un exploit, une provocation... mais surtout un plaisir et une vocation ! :-)

      Bon week-end au nuiteux.

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  3. Un poème très amusant ! J'ai apprécié. On reconnaît bien ce style sans concession du Marginal et cette apologie d'un mode de vie extrême qui résonne comme un (pardonnez-moi) bras d'honneur à la société contemporaine, toutes ces qualités que l'appréciait déjà dans un poème devenu classique comme "Vie oxymorique". Et ce sens de la métaphore ! Comparer son visage à un champ de bataille de la Grande Guerre ! On peut dire que vous ne vous encombrez pas de nuances... C'est un plaisir de vous lire, car on ne sait jamais sur quoi on va tomber, vous planez tantôt avec les aigles, et vous explorez ensuite toutes les variétés de la déchéance. C'est vrai qu'avec vous on sent qu'Hiroshima n'est jamais très loin !

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    1. Merci pour ce long et excellent commentaire, cher Laconique : tenez, lorsque je serai dans la Pléiade vous serez mon exégète et mon biographe officiel !

      Je sais que vous avez apprécié "Vie oxymorique". C'est vrai qu'il est de la même veine, tout comme "Image de marque". Je dois dire que je suis plutôt content de ces deux poèmes : ils sont écrits avec le coeur, très authentiques et me font bien marrer.

      Disons que je ne triche pas et peut-être cela se ressent-il : je me suis vraiment bouffé un melon entier en pleine nuit il n'y a pas longtemps et la dernière fois quand je me suis levé et que j'ai regardé ma gueule dans le miroir je me suis dit à moi-même : "putain quelle gueule, c'est Verdun !". J'avais vraiment la gueule défoncée, cher Laconique ! La comparer à Verdun était même plutôt un euphémisme dans ce cas précis... Mais que voulez-vous, c'est en moi, j'ai le vice de me coucher tard... Du coup, après, tout ça est ressorti assez facilement sur le papier et dans le plaisir.

      J'espère vous surprendre encore en tout cas et si je vous amuse je me considère comme le roi à défaut d'être le bouffon :-).

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  4. Vient un temps où le visage retrouve sa paix,les plaisirs de l'entre-deux- guerre !!,
    salut à toi et bon week-end.

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  5. Oubliée la tronche en bataille,déserter et aller chercher le plaisir de vivre,
    de s'aimer,oubliés sont alors les fous,les tortionnaires,que savent-ils du devoir,rien,vulgaires ignorants de leur vérité,
    salut à toi et bonne soirée.

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    1. Très juste ! Belle dénonciation de l'absurdité de guerroyer.

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  6. Joss the Boss aimerait vivre sa vie comme il a envie mais ses horaires de boulot lui permettent pas. Mais le week-end et les vacances ça lui arrive de se lâcher à fond pour mieux retrouver sa tranquillité. Il faut bien profiter quand on est jeune cuit comme l'écrit Le Marginal mais heureux. Un grand salut.

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    1. Fuck le boulot, transforme-toi en Joss the patachon, ça te fera pas de mal !

      Bonne soirée.

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  7. Toi que je ne connais pas... c'est délicieusement déraisonnable de faire parfois ce qu'on veut sans horaire, sans contrainte et de savoureusement rompre avec la routine , c'est humainement mieux que faire la guerre car le seul mal est de se librement faire plaisir même si après on a inévitablement la gueule qu'on mérite.
    Bonne journée.

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    1. Rien de plus jouissif que faire ce qui n'est pas censé se faire. Bonne journée.

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  8. Un poème qui met à l'honneur les fêtards et les oiseaux de nuit. Mon sens de l'épicurisme y trouve son compte avec de bons souvenirs même si le prix à payer est la tronche ravagée des lendemains. Il faut bien rigoler un peu et avec le poème en sus c'est réussi et je me suis marré en le lisant en me disant: m...e alors, mais c'est moi ça certains matins. Bonne nuit, demain c'est lever tôt, travail oblige.

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    1. Un poème qui met surtout à l'honneur l'envie de vivre comme on l'entend, en s'affranchissant des règles préétablies, du moment qu'on ne nuit à personne !

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  9. Un conseil, faites la fête, faites l'amour, mais pas la guerre, c'est la pire des horreurs qui blesse les corps et les âmes quand elle ne les détruit pas.
    bonne soirée.

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    1. Exact : c'est bien pour ça que je suis un "Patriote" à ma façon...

      Bonne soirée.

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  10. Des fruits et pas de viande! Un air de baroudeur? toi? Juste une envie de se sentir libre et de pouvoir faire ce qu'il veut quand il veut non? Bonne soirée à toi. C.

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    1. Oui, j'aime bien me sentir libre et surtout démonter les conventions...

      Bonne soirée.

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  11. Verdun...triste moment
    histoire d'hommes fous de glorioles
    d'enfants soldats sacrifiés pour du vent
    d'officiers dans les salons dansant....
    de mamans de douleurs devenues folles !

    Bon début de semaine Marginal
    amitiés Emma

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    1. Un sacré carnage... que vaut ma tronche au réveil !

      Bon début de semaine à toi aussi.

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