17/05/2013

48 Bulldozer


Cette image est une photo d'un bulldozer geant. La machine est jaune avec des chenilles dont on distingue seulement la gauche sur l'image, la photo ne laissant apparaitre que la partie gauche du bulldozer. Le gigantisme de celui-ci est encore accentue par la vue en contre plongee, qui donne une impression de puissance au gros tracteur à chenilles . Le bulldozer se trouve sur un terrain terreux et ressort sur le fond de ciel bleu seulement trouble par quelques nuages. La llame frontale semble demesuree, toujours a cause de l'angle d'ou est prise la photo. Cette image accompagne fort a propos le poeme court mais brillant du grand poete Le Marginal Magnifique intitule "Bulldozer". Dans ce texte, Le Marginal Magnifique assimile la sociéte a un gros bulldozer qui aplanit la personnalité des individus, sans que ceux-ci n'aient la moindre chance de résister. Un grand poème dans le plus pur style du Marginal Magnifique ! Bravo !

 
A force d'aller bosser jours après jours sans ciller
Tu finis par faire table rase de tes jeunes révoltes
Le système est bien fait il t'écrase sans sourciller
Te passe dessus jusqu'à ce que tu ne sois plus rien

Le bulldozer fait son œuvre il aplanit ta personnalité
Plus une crevasse plus une dune juste un terrain plat
Tu deviens aussi stérile et inerte que le désert de Gobi
Aussi flasque et inutile qu'après l'amour un petit zobi


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48 commentaires:

  1. Ce ne fut pas mon cas.... Je changeais de patron lorsque cela n'allait pas. Le travail, il faut le faire mais j'ai toujours voulu être payé pour ce que je faisais, et je n'ai jamais travaillé pour ce que j'étais payé. Lorsque je demandais une augmentation et que c'était non, je faisais mon sac sur le champ. Mon dernier patron l'a compris, puisque je suis resté 19 ans chez lui, sans jamais avoir besoin de demander une augmentation, il faut dire que je lui ai apporté pas mal de clients que j'avais chez mes anciens patrons. Et quand il m'a arrêté, 18 mois avant ma retraite à cause d'asbestose (35%). Il m'a donné une prime de licenciement plus que convenable...

    Bonne journée. Amitiés

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    1. Ah, Patriarch ! D'après ce que tu racontes tu as su garder la tête haute et rester digne durant toutes ces longues années de boulot, ce qui n'est pas une mince affaire. Bravo ! Finalement tu es un insoumis toi aussi...

      Bon week-end.

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  2. Il a encore du boulot à faire pour t'aplanir parce qu' on le sent bien le relief!

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    1. Pourtant il fait le boulot ! Mais les reliefs sont tenaces. Puis il est emmerdé avec les gouffres...

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    2. Tout de suite ! Mais c'est peut-être moi qui suis encore trop innocent par rapport à vous deux, car j'avais même pas saisi le sous-entendu !

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  3. Vous variez les plaisirs, cher Marginal ! Après plusieurs poèmes assez longs, vous revenez à une forme plus brève, dans laquelle vous excellez tout autant. La concision est appropriée à ce thème : c’est un constat lucide, clinique, et la brièveté du poème renforce sa portée.

    Vous exprimez si bien le problème qu’il n’y a pas grand-chose à ajouter. « Le bulldozer fait son œuvre », écrase la personnalité, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, que la seule attitude possible, le seul répit, consiste à se planter devant la télé pour se vider le crâne… Peut-être pourrait-on tout de même élargir un peu les données du problème : c’est la vie qui passe, le vieillissement inéluctable qui consume les énergies et émousse les facultés de révolte, comme vous l’avez souvent exprimé ici même (« Au final déçus jusqu'à plus soif / Vol de l'innocence jusqu'à la lie », disiez-vous il n’y a pas si longtemps, constatant que les espoirs d’ ambroisie étaient bien trompeurs…). Le travail nous assomme, certes, mais la foi en la vie qu’on avait à quinze ans rien ne peut la rendre, quelles que soient les conditions ; il faut la remplacer par autre chose, par de la puissance, par du talent, par de la discipline…

    Oui, le zobi est souvent flasque dès qu’on met le nez dans la société… On s’attaque là à des forces qui nous dépassent, et c’est bien frustrant de voir se flétrir toutes ces énergies… Mais le zobi finit toujours par se redresser , les moments pénibles ne sont que des moments, et votre site prouve bien, cher Marginal, que les capacités érectiles de votre cerveau sont plus tendues que jamais !

    Vous faites un peu le même effet que Cioran, cher Marginal : plus le constat est désespéré, plus c’est bon !

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    1. Éh oui, cher Laconique, je fais plus court : rien ne sert d'être trop long, il faut viser juste. Wyatt Earp, une autre légende de l'Ouest américain que je mettrai en lumière bientôt après Crazy Horse, l'affirme, "la précision c'est tout !". En plus, la forme brève est plus sympa pour le lecteur, car comme vous le savez la lecture sur écran s'accointe mal avec la patience.

      Quoi qu'il en soit, cher Laconique, même si cette concision ne permet pas d'"ajouter grand chose", je vous remercie d'apporter de l'eau au moulin, en élargissant "les données du problème".
      Effectivement, en plus des contraintes de subsistance sociales, il faut tenir compte de la lassitude qui "émousse" la personnalité au fil du temps, lassitude double, du corps et de l'esprit, due à une connaissance accrue de la vie.
      Vous conviendrez donc qu'il est difficile de lutter, à coups d'efforts sur soi quotidiens, contre cette dégénérescence de notre être. Alors si en plus un putain de Bulldozer nous passe dessus, la tâche devient infernale. Dans ces conditions, se préserver en restant fidèle à soi-même et en étant intègre n'est plus une gageure mais relève carrément du miracle !
      Vous suggérez comme remèdes "la puissance", "le talent", "la discipline". Je veux bien, mais comment rester sain et poursuivre un but noble si l'on en est constamment détourné pour faire des petits séjours épuisants dans la merde ? Si le corps survit, il y a de quoi devenir dingue ! Il faut une force de caractère digne d'Andy Dufresne et j'ai bien peur qu'un tel degré de persévérance et d'imperméabilité aux souffrances n'existe que dans le domaine de la fiction...

      ... Et, bien sûr, chez Le Marginal Magnifique dont les "capacités érectiles" lui permettent, au plus fort de la tempête, de dresser la tête, ainsi que tout ce qui peut se dresser, avec en première ligne son très puissant mât de cocagne qui arborera encore longtemps l'étendard pirate !

      Cioran, triste sir, peut, en comparaison, aller se rhabiller.

      Bien à vous, cher Laconique.

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  4. Bonjour
    Tu me connais, il y a longtemps que je ne subis plus le joug d'un patron, ni de rien d'ailleurs. Je m'offre même le luxe de dire "non" lorsque je sais que ça ne va pas aller. Le remède le détachement, prendre encore de plus haut ceux qui voudraient te voir en bas. L'expérience est la meilleure des conseillère.
    Je te souhaite une bonne journée
    MP

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    1. Bonjour,

      Je sais bien que tu ne te laisses pas faire et que tu fixes les règles dans la mesure du possible. Mais quelque part le boulot te transforme, il te rend moins sensible du coup, plus blasée : peut-être est-ce un bien, peut-être pas...

      Bon dimanche.

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  5. La routine fait de toi une personne qui se résigne des inconvénients de la Vie; c´est pourquoi vaut mieux choisir une routine plaisante car alors c´est le bonheur qui s´installe en toi! :-)
    Bon dimanche, bisous Ismeralda

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    1. C'est pas seulement la routine, c'est aussi que le monde du travail est un monde dur, il demande des efforts perpétuels et t'oblige à transformer plus ou moins ta personnalité pour t'adapter et survivre.

      À force, le boulot t'use et t'empêche de penser par toi-même, il t'amène à rentrer dans le moule pour ne pas trop souffrir. Tu deviens une sorte de zombie dédié à la collectivité, une espèce de fourmi, insecte sans individualité au service de la colonie.

      Bon dimanche, Ismeralda.

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  6. les jeunes révoltes sont bien loin en effet, quant au petit zobi......

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    1. Je n'ose imaginer la signification de ces trois petits points : est-ce à dire que le petit zobi était, est et sera là ?

      Non, non, affichons fièrement le gourdin de Priape !

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  7. Pas de boulot, pas de fric. Alors, je préfère les inconvénients cités dans ce poème qui sont justes et aller turbiner plutôt que de galérer sans un sou et j'ai connu ça. Bon être rentier ne me déplairait pas non plus mais comme c'est hélas pas le cas...On en est tous au même point, on finit par se résigner, on rentre dans le moule et on attend les vacances pour s'éclater. Un grand salut de Joss the boss.

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    1. Si le "fric" compte à ce point, autant se prostituer alors, certaines putes gagnent des sommes astronomiques. L'argent n'a de valeur que celle que l'homme lui a donnée, mais chaque seconde de notre temps de vie ne reviendra plus, elle (voir "Produits de consommation", "Le temps réapproprié", "Les aigles").

      A bientôt.

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  8. J'en connais qui aiment leur boulot et qui se sentent valoriser par lui. Il y en a pour qui c'est une vocation, comme moi ce qui ne veut pas dire que le stress et la pression ne sont jamais au rendez-vous. Bonne soirée.

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    1. Bof, rares sont les boulots exercés par passion. Il faut faire la distinction entre ceux qui l'aiment et ceux qui en sont devenus esclaves au point de croire l'aimer.

      A bientôt.

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  9. Selon Gilbert Cesbron : "Ce n'est pas le travail qui est la liberté, c'est l'argent qu'il procure hélas!". Il est certain que le travail est contraignant pour la liberté et l'expression de la personnalité puisqu'il dévore une grande partie du temps et paradoxalement, l'indépendance financière qu'il permet, restitue une autre forme de liberté. Comme l'homme est doté d'une disposition à établir des habitudes, cette fonction adaptative l'aide à assumer dans sa vie professionnelle comme ailleurs et cela souvent au détriment de son individualité comme l'évoque si justement ce poème si réaliste avec ce suggestif bulldozer. Un poème tout à fait d'actualité à une époque où souffrance et travail riment trop souvent. Mais d'après Jacques Chirac: "Nous devons prendre conscience que le travail ne constitue désormais plus l'essentiel d'une vie". Avoir du recul, voilà la solution à bien des maux et la clé de la santé mentale.

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    1. J'aime bien ces deux citations, toutes deux très justes. Pour la seconde, je dirais qu'elle révèle presque de l'évidence : bien sûr qu'il faut prendre du recul et qu'il y a bien de choses intéressantes en dehors de celui-ci, mais le problème c'est qu'il constitue pour beaucoup la majorité du temps de la vie.

      A bientôt.

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  10. Heureux qui trouve plénitude en son travail, quand il lui permet d'exercer ses dons et talents, pour les autres,savoir le bonheur après ces heures de boulot, est essentiel, ne point connaître l'ennui est tout aussi important, trouver sa vérité,sa liberté est également un vaste travail,
    sommes-nous nés pour travailler ?.

    Salut à toi Le Marginal et bonne nuit,ou bonne journée !!!

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    1. "Sommes-nous nés pour travailler ?" Vaste question ! L'être humain a besoin d'être en action en tout cas, cela ne fait aucun doute.

      Bon courage à toi, le travailleur nocturne, en tout cas.

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  11. Toi que je ne connais pas...lourdement écrasant c'est d'aller turbiner pour subsister, particulièrement le matin mais lentement on s'habitue et doucement on se retrouve dans le système. Très justement vu ce poème, sans hypocrisie aucune. Salut et bonne journée.

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    1. Jamais d'hypocrisie, jamais ! C'est ma marque de fabrique... À bientôt.

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  12. Si l'argent qu'on gagne en travaillant, ne fait pas le bonheur du moins il y contribue. Difficiles la sérénité et le bien-être quand on a des soucis financiers. L'homme n'est pas né pour travailler, ce sont les règles établies par la société qui l'y obligent et s'il ne se plie pas il risque sa perte. Une bonne soirée de la part de Tess.

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    1. Je ne suis pas convaincu que l'homme "risque sa perte" s'il ne se "plie pas aux règles établies par la société"...

      La société a pour but premier de faciliter la vie de l'homme, elle y arrive, on ne peut pas le nier, mais elle est encore imparfaite.

      On peut vivre en marge de la société ou alors l'exploiter en parasite, deux solutions finalement pas moins nobles que d'en être esclave.

      À bientôt.

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  13. Ton boulot si tu l'aimes, tu t'investis trop et il te bouffe et si tu l'aimes pas, il te stress et tu subis, le mieux pour les deux cas est de s'efforcer de rester cool, ni accroc ni esclave juste raisonnable pour gagner sa vie et en profiter. Bonne journée.

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    1. Le mieux est de faire ce qu'on veut de son temps ! D'être maître complet de chaque seconde de sa vie. Bonne journée.

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  14. Dès l'enfance on nous conditionne déjà pour le boulot avec l'école. Après la société n'a qu'à récupérer l'adulte fin prêt qui sait qu'il n'y a pas d'autre choix puisqu'on lui a toujours dit et répété qu'il faut travailler pour réussir. Mais lui a-t-on dit ce qu'il fallait faire pour être simplement heureux? la société impose ses lois selon ses diktats et après à chacun de se débrouiller avec. Bonne soirée monsieur Le Marginal Magnifique. Alix.

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  15. Réponses
    1. Éh, le chantier est sans fin ! Mais bientôt je mettrai du nouveau.

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  16. Hé, l'habitude créant des liens peut-être qu'on finit par s'y attacher à ce putain de boulot qui comme tu l'écris si bien nous modèle et fait partie de notre quotidien. En tout cas, il t'a inspiré un bon poème. Bonne journée, pour moi c'est repos jusqu'à demain je bosse ce week-end.

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    1. "L’accoutumance est une seconde nature, et non moins puissante" dit Montaigne. Même les prisonniers finissent par aimer leurs geôliers selon le syndrome de Stockholm !

      Bonne journée.

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  17. Ce n'est pas facile d'échapper au quotidien, aux humeurs de nos chefs, au stress.On ne fait pas toujours un travail que l'on aime... De la rentabilité à n'importe quel prix, plus aucun respect. On a toutes les raisons de se ratatiner...(rapport au petit zobi de la fin de ton écrit...sourire)
    Mais, se dire tout de même que travailler n'est pas une fatalité mais un moyen de pouvoir faire, à côté des choses que l'on aime, de s'offrir de petits plaisirs...on ne peut pas vivre que d'amour et d'eau fraîche...Carpe Diem! Bonne soirée, Charlotte

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    1. Je vois qu'on se comprend :-). Le truc c'est qu'il faudrait vraiment choisir ce que l'on veut faire, car l'homme a besoin d'activité pour s'épanouir. Mais le fric constitue une motivation peu épanouissante.

      Bonne soirée, à bientôt.

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  18. Réponses
    1. Je suis très fier de ce "zobi". J'aime quand c'est un peu puéril et sexuel, ça me fait marrer qu'est-ce que tu veux.

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  19. L'idéal,voire la clé du bonheur,
    la soumission anarchique,
    ou l'anarchique soumis mais toujours éveillé,
    car l'oeil toujours rivé sur son essentiel,son intime liberté,

    salut à toi Le Marginal et bonne journée.

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  20. Mais est-ce seulement possible de ne pas être écrasé par cet énorme bulldozer quand on y est conditionné depuis l'enfance ?
    En tous cas vos poèmes sont super.
    N.M

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    1. Merci pour mes poèmes. On peut faire un travail de déconditionnement et puis avoir conscience que l'on est libre et ne pas subir sa vie comme une fatalité est déjà une première étape en soi.

      Bonne journée, à bientôt.

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  21. Bulldozer en mon âme
    vision d'une jeune femme
    écrasée en Palestine
    protégeant une famille
    par des fanatiques privée
    de leur maison leurs oliviers...

    Belle journée Marginal
    amitiés Emma

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    1. Le Bulldozer va devenir le symbole de toutes les oppressions !

      Bonne journée, à bientôt.

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  22. Le travail comme le mariage, ça sclérose... :D

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    1. Beaucoup de choses sclérosent en effet, essayons donc de positiver !

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